Balade en Montgolfière

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Ballade en Montgolfière

Mon élément préféré, ce n’est pas l’eau, le feu ou la terre… c’est l’air. Pour ma quarantième année, en juin 2005, mes amis et famille m’ont offert deux cadeaux « éléments air » : une ballade en hélicoptère au dessus de Paris, et une ballade en montgolfière.

Le mauvais temps début juillet 2005, puis mon agenda d’été bien rempli, enfin le mauvais temps et l’hiver, m’ont forcé à reporter cette ballade de mois et mois. Il a fallu attendre le jour de mes quarante et un ans, pour que je profite de ce cadeau.

Nous sommes donc le 16 juin 2006 (le 16/6/6), et nous voilà partis avec Guillaume, en voiture vers La Ferté Allais. Notre rendez-vous était à 19h30, et nous sommes partis de Paris un peu après six heures, un peu justes pour le rendez-vous, notre trajet devant prendre une petite heure. Plusieurs embouteillages dépassés, plusieurs erreurs de trajet parcourus, nous arrivons enfin à l’aérodrome de la Ferté Allais avec une demi-heure de retard. Nous ne sommes pas les derniers, et le départ n’est pas pour tout de suite. Eole, le Dieu du vent n’est pas content.

Le haut du ballon est ouvert

Préparation du ballon

Nous devons attendre que la manche à air de l’aérodrome se calme et nous permette de décoller. En effet, la montgolfière est un engin qui décolle à la verticale et qui demande un ciel calme avec très peu de vent.

En attendant que le vent se calme, nous assistons et apportons notre aide au pilote et à ses aides, pour installer la montgolfière. En fait, la nacelle est déjà prête, elle a été installée pendant que nous cherchions le chemin de l’aérodrome. Il reste l’essentiel, étaler l’enveloppe (je ne sais pas s’il faut parler de voile comme en parapente ou parachute), l’attacher à la nacelle, et puis gonfler le ballon.

Quand l’enveloppe est étalée, deux surprises s’offrent à nos yeux. D’une part, la toile est très légère. Elle est composée d’un tissu semblable à celui employé dans les parapentes, et d’ailleurs la toile est reliée à la nacelle par des fils identiques aux suspentes des parapentes (à cet endroit le tissu est renforcé). D’autre part, l’enveloppe n’a pas de haut ! Plus précisément, le haut du ballon, est un grand trou circulaire, fermé par une pièce de tissu amovible qui tient au reste de l’enveloppe par plusieurs petites bandes scratch. Quand le ballon est gonflé, l’air maintien le tissu en place, pour dégonfler le ballon il suffit de tirer sur le tissu et ainsi ouvrir le haut du ballon permettant à l’air de s’échapper.

La manche à air se décide finalement à nous laisser entreprendre notre ballade, le vent tombe légèrement. Le pilote allume deux grands ventilateurs posés à côté de la nacelle. Ces ventilateurs ont pour fonction de commencer à gonfler le ballon d’air. Deux personnes tiennent le bord du ballon ouvert pour faciliter l’entrée d’air. A l’autre bout du ballon, nous sommes plusieurs à accrocher le tissu qui ferme le haut du ballon. Guillaume, tel un photographe envoyé spécial, suit la préparation avec son appareil photo.

Peu à peu le ballon se gonfle, et prend vie. On croit voir la naissance d’un grand cétacé, il grandit, il envahit tout notre espace visuel. Plus encore, le vent le fait bouger d’un côté à l’autre, et nous devons le maintenir fixe en le tenant par le bout de corde qui part du haut du ballon. Quand le ballon a pris un certain embonpoint, les ventilateurs sont remplacés par les brûleurs de la nacelle. Le ballon prend forme et se dresse fier vers les cieux.

Décollage tout en douceur et en force

Le ballon ballotté par le vent, ressemble à un animal sauvage qui veut se détacher de sa laisse qui le retient à terre. Les six autres passagers sont déjà installés dans la nacelle, et il ne reste plus que moi à monter. J’étais à l’arrière du ballon pendant sa préparation, me voilà courant vers la nacelle. L’animal est prêt à bondir, il ne faut pas le faire attendre plus longtemps.

Une fois installé, les deux aides du pilote accrochés à la nacelle se retirent, libérant du poids au ballon et le pilote détache le ballon de la voiture qui le retenait à terre.

Le ballon qui semblait si nerveux et sauvage, une fois libéré, devient docile et tranquille. Il monte rapidement, et se laisse emporter par le vent vers la forêt voisine. J’ai à peine le temps de saluer de la main et de sourire béatement à Guillaume qui continue de photographier. Très vite nous sommes loin de l’aérodrome.

Trajet en ballon

Le ballon a beau être moderne, avec une nacelle neuve, et un pilote de notre temps, les première images qui me viennent à l’esprit sont celles du livre Cinq semaines en ballon de Jules Vernes, et du premier épisode du feuilleton télé de notre enfance appelé L’île mystérieuse, quand les héros fuient la guerre en ballon et se retrouvent bloqués dans l’île mystérieuse.

L’aérodrome est situé sur un plateau, depuis le ballon cette géographie est maintenant évidente. Notre périple commence par survoler la forêt qui délimite le plateau. Le ballon est encore bas, et les arbres semblent frôler le ballon. Notre pilote nous montre des rochers entre les arbres, les mêmes rochers que ceux de Fontainebleau, car nous sommes près de la forêt de Fontainebleau.

Une fois les arbres dépassés, nous arrivons en vallée. Le ballon nous paraît encore bien bas, et un peu d’inquiétude semble apparaître entre passagers. Le pilote nous rassure, pendant que le ballon continue tranquillement sa course à quelques mètres du sol. Effectivement, peu après le ballon prendra de l’altitude et montera à 150 mètres.

Nous croisons une première terrienne qui promène son chien, et qui nous sourit. Nous lui répondons par un salut de la main. Tout le temps de notre voyage, nous croiserons des terriens qui, magie du ballon, nous salueront de cris, de bonjours ou de klaxons. La rencontre la plus agréable a été celle de trois enfants jouant dans la piscine de leur maison que nous avons survolée. Ils étaient enchantés de voir la montgolfière.

Ce jour-là le vent était fort, et le ballon allait vite. Le pilote nous a expliqué comment piloter le ballon, à coup d’allumages de brûleurs et d’ouvertures dans le ballon. Il était passionné, ce qui se sentait dans ses explications. A un moment donné, il nous a fait remarqué que nous venions de croiser un vent de côté et que le ballon changeait de direction, effectuant un fort virage à droite.

Je pensais que la ballade serait silencieuse, puisque la montgolfière n’a pas de moteurs. Au contraire, le pilote doit utiliser ses brûleurs sans arrêt et par à-coups pour se maintenir en l’air, et c’est plutôt bruyant. Les discussions entre passagers ou avec le pilote ne peuvent se faire qu’entre deux coups de brûleurs, mais on se fait rapidement à ce mode de communication hachée.

Après la forêt, et la vallée, viennent les villages, les routes et les champs cultivés. Toute la diversité de la campagne d’Ile de France apparaît à nos yeux. Nous survolons un petit village aux maisons alignées le long de la rue principale, puis nous survolons une zone de pavillons au milieu des arbres. C’est là que l’on croisera les enfants dans leur piscine.

Nous couperons à plusieurs reprises des routes de toutes tailles, le ballon est dirigé par le vent et se moque bien de la cartographie routière. Nous croisons les routes, évitons les embouteillages et dépassons aux carrefours sans respecter les feux et les priorités. Ce n’est pas le cas de notre envoyé spécial, qui nous suit en voiture. Le ballon a le pouvoir magique de faire ralentir les voitures, et de faire sourire les conducteurs, subjugués par la beauté du ballon.

Notre ballade a duré une bonne heure, et nous avons parcouru de multiples champs cultivés. De notre position haute, nous avons constaté que la plupart des cultures étaient des céréales et notamment du blé. J’ai immédiatement pensé aux parents de Guillaume qui sont céréaliers. Les multiples couleurs, les tracés géométriques des champs, les traces parallèles des roues des tracteurs dans les champs, nous ont permis de faire de très jolies photos. Malheureusement, le soleil commençant à se coucher, certaines photos se sont révélées sombres.

Atterrissage mouvementé

Il est maintenant temps de descendre sur terre. Le jeu consiste alors, pour tout bon pilote qui se respecte, à trouver un champ plat, suffisamment grand et en jachère, de plus, accessible par les voitures, et s’y poser. N’oublions pas que le ballon se dirige uniquement grâce aux brûleurs et ouvertures sur les côtés, qui permettent au pilote de monter ou descendre uniquement. Ces deux actions, couplées à la force du vent que subit le ballon, permettent théoriquement de poser le ballon précisément à l’endroit désiré. Un peu comme un parapente, sauf que le ballon se pose vent arrière, donc plus rapidement qu’en parapente ou parachute.

Le pilote est fier de nous montrer qu’il est un bon pilote, puisqu’il se pose délicatement au milieu du petit champ qu’il a choisi. Nous autres passagers, sommes très heureux qu’il soit un bon pilote.

Il faut savoir que l’atterrissage en montgolfière est forcément mouvementé, puisque le ballon ne peut se poser à la verticale. Quand il touche terre, il est encore dans le mouvement du vent qui l’emportait quand il était en l’air, et cela se traduit par un ballon qui est traîné sur plusieurs mètres sur le sol. Nous autres passagers, sommes accroupis au fond de la nacelle, accrochés à des poignées intérieures. Rien ne doit dépasser, et nous attendons l’arrêt total de l’engin.

Pour arrêter le ballon, une fois le sol touché, le pilote tire sur la corde reliée au tissu circulaire qui ferme le haut du ballon. En tirant, les bandes scratch se défont, et le haut du ballon s’ouvre, libérant l’air chaud et dégonflant le ballon. Nous n’avons été entraînés que quelques mètres, et sans à-coups, il s’agit bien d’un atterrissage délicat.

On replie

En fait, le moment le plus désagréable de l’atterrissage est arrivé à cet instant. La nacelle ayant frotté les herbes et fleurs sauvages, j’ai déclenché une superbe allergie au pollen. Mon nez et mes yeux se sont mis à couler à profusion. Toutes les photos de Guillaume où j’apparais, me montrent un mouchoir à la main.

Il fallait néanmoins ranger l’enveloppe du ballon dans son étui et la charger, avec la nacelle, dans la voiture du pilote. Ce que nous avons fait. Pour terminer notre voyage, le pilote nous a tous baptisés en nous faisant répéter une formule consacrée, alors que nous étions accroupis, tête et mains posées sur le ballon dans son étui.

Dominique

 
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